Un avant-goût ...

LE VIEILLISSEMENT ACTIF DANS TOUS SES ECLATS

 

Extrait de l'introduction

 

« Avant les discours politiques des grandes organisations internationales et leurs relais sur certaines scènes nationales, la notion de « vieillissement actif » fut définie et se déploya dans la sphère scientifique. Sans entrer […] dans le détail, le « vieillissement actif » ou active ageing fait écho à des théories gérontologiques datées, mais généralement peu connues hors du cercle des spécialistes. Ainsi, dès les années 1950 aux États-Unis, les travaux de Robert Havighurst vont être à la base de la théorie de l’activité (activity theory). Cette théorie énonce que pour favoriser son bien-être à un âge avancé, l’individu devrait :

  1. s’engager dans des activités personnelles et sociales ;
  2. participer activement à la vie sociale ;
  3. chercher à maintenir des rôles significatifs (de l’investissement au travail à l’investissement dans les hobbies, les associations, la paroisse, les groupes d’amis, etc.) ;
  4. trouver des substituts aux rôles sociaux qui lui ont été enlevés par la mise à la retraite.

Si cette théorie a été critiquée et dépassée, elle trace néanmoins la voie à une multitude d’autres notions à l’instar du « vieillissement actif » ou active ageing mais aussi du successful ageing, productive ageing, healthy ageing, etc. L’activité ou, plus exactement, une certaine incitation à l’activité occupe le cœur de l’argumentaire de telles notions de sorte qu’elles prêtent le flanc à la critique quand elles se transforment en injonction ou en norme sociale. Pour les chercheurs, une manière de répondre à la critique consiste à distinguer le sens donné par les experts et les discours politiques à la notion de « vieillissement actif » de celui défini au départ des pratiques sociales ou de l’expérience subjective qu’en font les individus. »